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L'arsenal poétique suite
7 mai 2013

Air de Bosnie

 Air de Bosnie

Quand tu sors les mains des poches,
attrape un pou,  verses un scotch,
et quand tu regardes l’heure,
des gens meurent.

Sur la ville au nom bizarre
le feu s’abat au hasard :
sans savoir en quel honneur,
des gens meurent.

Aux coins paumés mais notoires,
sans adieux ni au revoir,
et sans le temps d’avoir peur,
des gens meurent.

Des gens meurent, et toi tu votes
pour un qui n’est pas ton pote
– austérité, etc. Ailleurs,
des gens meurent.

Loin de l’amour du prochain,
frère slave, tes chérubins
jamais n’ont vu telle horreur :
des gens meurent.

Là où les statues appellent
à l’aide – Caïn tue Abel ! –
le temps brûle en son moteur
ceux qui meurent.

Ton équipe a fait un score ;
à la banque ton tas d’or
croit ? Voilà bébé qui pleure ?
Des gens meurent.

L’histoire qui n’en peut plus
de trier tués/ceux qui tuent
mettra ces buveurs de sang
dans ton camp.
            
1992

variante :
mettra  le sang de tes frères
dans ton verre.

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